Crédit immobilier : de plus en plus de demandes rejetées.
Les taux restent très bas mais les conditions d'emprunt se durcissent. Les banques sont de
plus en plus sélectives pour prêter suite à la crise sanitaire. Quelles conditions faut-il remplir
pour voir sa demande de prêt acceptée ?
Les emprunteurs semblent de retour sur le marché immobilier depuis la fin du confinement. Mais reste à savoir si ces intentions d'achat vont pouvoir se concrétiser pour tous. Les taux de crédit immobilier restent bas mais les banques se montrent plus sélectives dans un contexte économique incertain. Les agents immobiliers et courtiers en crédit disent observer une augmentation des rejets de prêts.
Des profils triés sur le volet
Ce message envoyé par une banque à un réseau de courtiers fin avril résume bien la vigilance accrue des établissements de crédit : « Le contexte économique est en bouleversement avec des répercussions sur la rémunération des emprunteurs, la solidité de leur emploi. Soyez donc vigilants sur la solidité des employeurs, l'employabilité des emprunteurs, leur CSP (catégorie socio professionnelle NDLR), le taux d'endettement, le pourcentage d'apport, la valorisation des biens et l'épargne après projet en cas de coup dur. Vous faciliterez ainsi la concrétisation des projets ». Des conditions d'octroi du crédit durcies. Les conditions d'accès au crédit immobilier avaient déjà été sensiblement durcies avant le confinement. Il s'agit des recommandations du HCSF [ Haut Conseil de stabilité financière] en décembre 2019 qui limitent notamment à 33 % l'endettement maximal et, par ailleurs, la baisse du taux d'usure en avril , qui par sa méthode de calcul exclut de nombreux acheteurs pourtant solvables.
Une étape de plus a été franchie. « Les banques s'assurent actuellement plus que jamais du respect des recommandations du HCSF. Elles regardent donc de près l'endettement, le reste-à-vivre et le montant de l'apport »,
Les meilleurs profils bénéficient de conditions avantageuses
Pour ces meilleurs profils, triés sur le volet, les banques sont prêtes à proposer des taux très attractifs pour tenter de rattraper autant que possible les deux mois de retard de production de crédit.
Elles veulent toutes cibler les profils les moins risqués, avec des revenus élevés et qui respectent les
critères du HCSF ce qui relance la concurrence interbancaire sur ce segment principalement », poursuit-elle.
Des baisses de taux
En juin, après 3 mois plutôt orientés à la hausse, quelques banques ont à nouveau légèrement baissé leurs taux de crédit. « Il s'agit essentiellement de banques qui avaient augmenté leurs taux durant les mois précédents (en avril ou mai).
Les barèmes reçus début juin sont également plutôt orientés à la baisse (légèrement) pour les profils les moins risqués chez les courtiers en crédit Emprunt-Direct, la Centrale de financement et Meilleurtaux. Chez ce dernier « les baisses enregistrées sont comprises entre -0,10 % et -0,20 % », détaille Maël Bernier.
Vigilance accrue sur la qualité des biens
Les banques regardent à la loupe le profil des emprunteurs, mais aussi celui des biens financés. En particulier les maisons qui ont le vent en poupe en ce moment mais pourraient voir leur valeur baisser en cas de retournement du marché.
Article tirés de "Les Echos"
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